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Claude Saunier
Claude Saunier
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9 juin 2007

Le trompe l'oeil du G8

Plongés que nous sommes dans la bataille des législatives, nous n'avons pu apprécier à sa juste valeur le premier G8 de Nicolas Sarkozy. Pour Claude Saunier, sénateur des Côtes d'Armor, "Sarkozy voulait marquer sa différence avec Chirac mais la continuité l'a emporté" : beaucoup de grands discours, beaucoup d'agitation, aucun engagement concret.
Le G8 devait être l’occasion pour les « grands » d’attaquer les maux de la Planète. Il fut d’abord une opération de communication vers les opinions publiques nationales, aussi bien pour Merkel, Bush que Poutine.

Sarkozy voulait marquer sa différence avec Chirac mais la continuité l’a emporté : grands discours et comédies médiatiques n’ont pu cacher la faiblesse de la France sur la scène internationale.

La réalité du bilan du G8 n’est pas à la hauteur de l’enthousiasme affiché par Sarkozy.

Certes, les chefs d’Etat du G8 ont annoncé une mobilisation financière en faveur des pays pauvres. Mais les chefs d’Etat Africains ont exprimé leurs doutes et regretté les insuffisances. Les ONG ne s’y trompent pas. Sur l’aide au développement, elles ont dénoncé la diminution des sommes allouées par les pays riches depuis les promesses de Johannesburg en 2002 et l’utilisation de ces aides à des fins stratégiques. La France participe à ce triste bilan.

Seconde avancée en trompe l’œil : le climat. Le G8 a affiché un compromis sur la nécessité de réduire les émissions de gaz à effet de serre. Il y a là, de la part de Bush, une évolution théorique intéressante : il ne récuse plus le réchauffement et son origine humaine. Mais, là encore, les observateurs demeurent critiques : aucun seuil n’a été fixé, aucun outil d’intervention n’a été proposé. Ce flou des délibérations suffit apparemment à Sarkozy.

La contradiction entre les discours messianiques et les carences de l’action concrète réduisent à néant la crédibilité de notre pays.

Sur les questions environnementales la droite a gâché cinq années : poursuite des aides à l’agriculture intensive, retards permanents dans l’application des directives européennes, comme Natura 2000 et les OGM, mauvaise foi dans l’allocation des quotas d’émission de CO2, réformes vidées de tout contenu avec la loi sur l’eau ou la charte de l’environnement, coquilles vides…

Pourtant le temps presse. Le protocole de Kyoto ne suffit plus. Les mécanismes de marché qui l’inspirent ont montré leurs limites. Il faut revoir radicalement la copie, proposer une taxe carbone mondiale, intégrer les contraintes environnementales dans les règles du commerce international. Précisément, sur ces propositions concrètes, la France est lourdement silencieuse.

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