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Claude Saunier
Claude Saunier
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7 juin 2007

En meeting à Niort : soutien à Geneviève Gaillard le 6 juin 2007

Je tiens à saluer
    Mr Alain MATHIEU, Maire d’AIFFRES
    Mr Floreal SANCHEZ, Maire de VOUILLE
    Geneviève GAILLARD et son suppléant Geoffroy MICHEL

Je veux aussi vous féliciter pour votre engagement citoyen.
Votre présence indique que contrairement aux sondages et à la campagne médiatique, les françaises et les français s’impliquent encore dans la vie politique à l’occasion de ces élections législatives qui ne sont pas jouées à l’avance comme on voudrait nous en persuader.

On vient de me présenter. Je prolonge cette présentation complaisante en tentant de répondre à une question que certains peuvent se poser ici ce soir :
pourquoi ce sénateur lointain vient-il chez nous, dans les Deux Sèvres ?

POURQUOI ? PAR AMITIE ET PAR CONVICTION

Par amitié et par engagement politique.
Par amitié d’abord.

Vous me permettrez quelques considérations personnelles avant d’entrer dans le cœur du débat politique.

Si je suis ici, c’est parce que Geneviève GAILLARD me l’a demandé et que je ne pouvais pas lui refuser.

Les circonstances de la vie professionnelle ont organisé notre rencontre il y a maintenant une bonne trentaine d’années à Saint Brieuc. Cette rencontre, au sein de la section socialiste de St Brieuc a créé des liens de camaraderie et des liens d’amitié.

La jeune femme de cette époque était
une jeune mère de famille
mais aussi une chercheuse de notoriété internationale,
dotée d’une intelligence vive,
de beaucoup d’humour,
d’un sens de la répartie corrosif,
et d’une grande générosité.

La politique active n’était pas alors sa priorité, l’engagement de son père suffisait à l’ensemble de la famille…

Nous nous sommes retrouvés quelques années plus tard. J’ai découvert alors que le virus politique continuait à se développer dans la famille GAILLARD et que Geneviève avait repris le flambeau de son illustre père.

C’est alors que Geneviève députée et moi sénateur nous avons constaté nos convergences politiques.

Elle et moi nous nous sommes engagés dans des combats difficiles au sein de la gauche de l’époque,
sur les dossiers de l’environnement,
du blanchiment d’argent,
de la mondialisation libérale.
Nous avons milité ensemble sur ces  dossiers en menant le combat symbolique en faveur de la taxe Tobin. 

De même, nous nous sommes retrouvés dans la démarche peu comprise de refondation de la gauche, et donc du PS, partageant la même analyse lucide, exigeante sur la rénovation nécessaire de notre Parti.

Ce qui nous unit c’est donc l’amitié, mais aussi le respect mutuel et le partage de valeurs communes.

Voilà pourquoi je ne pouvais refuser l’invitation de Geneviève,
Voilà pourquoi je suis très heureux d’être avec vous ce soir,
Voilà pourquoi je viens apporter une très modeste contribution à sa campagne

Ma présence n’est nullement un soutien indispensable à sa ré-élection.
Elle est ancrée dans cette terre,
elle a     fait ses preuves,
elle est appréciée,
et les résultats des présidentielles dans ce département, dans cette circonscription, préfigurent une nouvelle élection naturelle, même si, comme toujours, il faut se battre jusqu’au bout.

Pour ma part, je n’ai aucun doute sur le résultat. Ce qui me libère l’esprit pour évoquer l’autre raison de ma présence ici, l’engagement politique.

Je suis ici par amitié mais aussi par conviction.
Aujourd’hui certes, je suis sénateur, et je sais encore plus tout le mal que l’on dit habituellement du Sénat, souvent injustifié.
Je suis ici surtout comme militant, socialiste de la première heure, participant au débat politique, essayant, quelles que soient les circonstances, de convaincre de la pertinence des réponses de la gauche. Même si c’est difficile. Sans jamais renoncer.

LA SITUATION POLITIQUE

Quelle est la situation ?

Nous sortons de longs mois de campagne présidentielle.

Ce fut une campagne forte, qui mobilisa les électeurs, qui mit en évidence les lignes de clivage entre la vision de la gauche et la vision de la droite de la société.

Mais je regrette pour ma part que des questions majeures n’ont pas été abordées,
comme l’environnement,
les évolutions démographiques,
la mondialisation libérale,
les nouveaux outils de connaissance et d’information,

Je regrette pour ma part un débat étroit, hexagonal, peu ouvert sur la réalité du monde actuel.

LES RESULTATS

Quoi qu’il en soit, le débat a eu lieu.
Les choix ont été faits
Les résultats sont là.
La gauche a été défaite. Nettement.
C’est un échec.
Le 3° consécutif aux élections présidentielles.

Certes, on a évité le pire, l’élimination humiliante dès le premier tour.
Certes, la défaite est honorable, avec 17 millions de voix et 47% des suffrages.
Certes, la campagne de Ségolène ROYAL a été courageuse, innovante, prometteuse à bien des égards pour la refondation de la Gauche.

Mais les résultats sont là : Nous avons connu un nouvel échec, d’autant plus douloureux que les circonstances auraient pu, auraient du conduire à la victoire :
    Bilan calamiteux du gouvernement sortant
    Usure des hommes en place
    Rupture avec l’opinion sur des dossiers sensibles comme le CPE
    Règle de l’alternance des gouvernements observée depuis 1981..

La réalité de la situation politique actuelle est donc douloureuse mais claire :
La Droite a gagné les élections présidentielles
Une majorité de français a choisi la voie libérale
Mais une forte minorité, 47%, a aussi choisi une autre voie, celle du progrès partagé, celle de la solidarité, celle de la générosité, celle de la Gauche.

Maintenant, la question qui est posée pour ces législatives de Juin 2007 est simple.
Ces élections sont-elles une véritable consultation pour élire l’Assemblée Nationale ou une simple ratification des élections présidentielles ?

Il faudra bien, et le plus tôt sera le mieux, que la gauche analyse la réalité des résultats et identifie avec lucidité les causes multiples, complexes, de ce nouvel échec.

Déjà la pression médiatique pousse à la banalisation des législatives, présentées comme une simple formalité. Les articles, les analyses, les sondages, voire des, déclarations défaitistes contribuent à cette impression.

Et il est vrai que la campagne électorale est d’une grande tristesse, voire d’une grande indigence :
on ne dit rien,
on n’enrichit pas le débat,
on ne prend aucune initiative,
on laisse la pression médiatique installer dans les esprit cette évidence calamiteuse : semaine après semaine la droite se consolide, la gauche s’effondre, en un mot, la messe est dite.

REFUSER LE FATALISME

Pour ma part, je refuse ce fatalisme.
Non, la messe n’est pas dite
Non, les sondage, reflets d’une réalité fugace, peuvent être démentis
Oui les législatives sont une nouvelle bataille politique qui prolonge mais dépasse les Présidentielles,
Oui, une bataille politique n’est perdue que si on abandonne le combat

Si nous sommes rassemblés ici, autour de Geneviève GAILLARD, c’est précisément parce que nous continuons le combat.
Nous le continuons non pas comme des désespérados,
mais parce que nous pensons que les législatives sont un moment d’une histoire qui n’est pas terminée.
Parce que les législatives sont l’occasion pour 47% de français qui ont dit non au projet libéral de Sarkozy de continuer à peser sur la politique française des cinq prochaines années

La gauche a été battue, mais elle n’est pas morte.
Son devoir, notre devoir, c’est d’utiliser les législatives
pour continuer à peser,
établir un rapport de forces équilibré avec la droite.

LA QUESTION DU JOUR

La question qui se pose à chaque électrice, à chaque électeur de gauche est simple :
Le résultat des présidentielles, les décisions prises au cours des derniers jours sont ils de nature à changer le choix fait par 17 millions de français le 9 Mai ?

Peut-être pour quelques personnages intéressés par leur destin personnel, fascinés par les ors des palais de la république.
On a leur nom en tête.
Ils ne sont qu’une petite poignée. Les doigts d’une main.
Cela ne compte pas.

Ce qui compte, c’est l’avis des citoyens ordinaires, vous, moi, nous…

Un évènement est il intervenu qui puisse remettre en cause notre choix du 9 mai ?
Personnellement, je n’en vois pas.

Par contre, je vois bien les raisons qui consolident le choix de la gauche.

J’en vois trois principales. Elles constitueront la trame de mon propos.
1 : assurer la réalité de la vie démocratique dans notre pays
2 : dénoncer une politique néfaste aux intérêts de la France
3 : donner à la gauche les moyens de se reconstruire.

I - ASSURER LA REALITE DE LA VIE DEMOCRATIQUE DU PAYS

Abordant cette question de la vie publique, je refuse de lancer des formules rapides et excessives. Nous sommes dans une réflexion sérieuse.

Quelle est la réalité politique actuelle ?

Le Président de la république a été élu par 53% des français, soit un peu plus de la moitié. Personne ne conteste son élection.
Il se trouve que le premier personnage de l’Etat a, du fait des institutions de la V° république, des pouvoirs considérables.
Il se trouve aussi que l’évolution du cadre politique récent augmente la prééminence présidentielle avec le quinquennat et l’inversion du calendrier
De ce fait, le cœur du pouvoir est, plus que jamais, à l’Elysée.

A  ces données institutionnelles il faut ajouter les données conjoncturelles :

1 - la conception personnelle de Nicolas SARKOZY des institutions, sa lecture présidentialiste, illustrée dès son arrivée au pouvoir par son OPA sur les responsabilités gouvernementales
- C’est lui qui a composé le gouvernement
- Son premier ministre FILLON n’est qu’un chef de cabinet
- Il s’est emparé des dossiers les plus chauds
- Airbus avec son déplacement à Toulouse
- La fiscalité avec sa décision d’allégements fiscaux annoncée au Havre
- Le lancement du Grenelle de l’environnement avec la médiatisation de la rencontre avec les ONG
- le front social avec l’audition directe de tous les syndicats
- les initiatives humanitaires avec le dossier Ingrid BETTENCOURT
- le sort des victimes avec l’accueil de la famille d’une jeune femme assassinée à Nantes…..
On peut se demander si un gouvernement composé de ministres est véritablement nécessaire.

2 – Il faut aussi parler de la boulimie de pouvoir politique, affichée clairement par les principaux lieutenants du Président, dans la pure tradition de l’Etat RPR, avec pour objectif la volonté de couvrir la totalité de l’espace politique à l’Assemblée Nationale

3 – Encore plus inquiétant, ajoutons à ce tableau les liens personnels étroits entre le Président de la République, le pouvoir économique, les maîtres de la presse Minc, Lagardère, Bouygues et Bolloré.
Cette convergence de la politique, des affaires et de la presse évoque le système de Berlusconi. C’est un constat qui dépasse la formule polémique et ouvre la question de la vie démocratique.

Et c’est à partir de cette réalité qu’il faut apprécier l’enjeu institutionnel des législatives.

La question qui nous est posée est donc simple :
Alors que le Président dispose, du fait des institutions et de ses pratiques, d’un pouvoir déjà considérable, n’est il pas légitime, souhaitable, dans l’intérêt même de la démocratie, d’assurer à l’Assemblée Nationale une représentation juste et équilibrée de la moitié de la France ?
Représentant un peu plus de 50% des électeurs, un homme et son Parti peuvent ils revendiquer 100% du pouvoir, y compris législatif ?

Cet argument institutionnel n’est pas secondaire.
La caractéristique de la république, c’est l’équilibre des pouvoirs.
Le pouvoir législatif appartient au Parlement, c'est-à-dire à l’Assemblée Nationale et au Sénat.
Sur le Sénat, on connaît sa composition, image totalement déformée de la société française. La droite y est et y sera durablement hégémonique. Il ne reste donc que l’Assemblée Nationale pour assurer la représentation de la France réelle.
La question qui est donc posée aux électeurs est claire : il faut voter massivement à gauche pour préserver la démocratie et consolider la république.

Il n’est pas bon pour la république, il n’est pas sain pour la démocratie, que les pouvoirs soient concentrés entre les mains d’un seul parti, d’un seul clan, d’un seul homme.
Il serait politiquement dangereux que les 47% de français qui ont voté pour Ségolène ROYAL ne soient représentés que par un quart des députés.

C’est là une première, simple et forte raison qui doit nous mobiliser.

LA SECONDE RAISON : S’OPPOSER A LA POLITIQUE LIBERALE

Permettez-moi le rappel de quelques évidences :
N. SARKOZY a pris l’engagement de tenir ses promesses, et donc d’appliquer à la lettre sa politique libérale. Il annonce clairement sa volonté de transformer la société en brisant l’ensemble des systèmes de régulation sociale.

On peut lui faire confiance : il le fera si aucune opposition ne se manifeste au Parlement. Il est donc indispensable de lui faire barrage lors du choix des députés. Après, il sera trop tard, nous en prenons pour 5 ans !

J’ajoute cette interrogation : si nous ne sommes pas capables d’organiser cette opposition forte au sein du Parlement, les résistances et les volontés du corps social s’exprimeront ailleurs, par d’autres voies que le débat et le vote.
Ce n’est pas là une menace. C’est l’expression d’une inquiétude fondée sur l’expérience du passé.
Les « chambres introuvables » ont toujours conduit à des conflits politiques et sociaux majeurs.

S’organiser, se mobiliser pour construire une opposition puissante est donc aujourd’hui nécessaire.

POURQUOI CONSTRUIRE UNE OPPOSITION PUISSANTE ?

Pourquoi ?

Pour une première raison.

Nous, femmes et hommes de gauche, nous avons soutenu la candidature de Ségolène ROYAL dont le sens était résumé dans une très belle formule :
Plus juste, la France sera plus forte.

Nous n’allons pas reprendre la comparaison des programmes présidentiels.
Il suffit d’analyser les initiatives prises au cours de ces dernières semaines par SARKOZY.
Il faut lui reconnaître cette qualité : il fait, en effet, ce qu’il a promis.
Et il faut lui reconnaître cette habileté : il réussit , pour une part, à faire croire à l’opinion publique que ses mesures servent l’intérêt général alors qu’elles ne sont utiles qu’aux plus favorisés.

Je voudrais, avec vous, balayer rapidement cette politique engagée  par la Droite :
Politique injuste, Politique inefficace, Politique dangereuse.

POLITIQUE INJUSTE

Politique injuste, en effet.
D’un côté elle renforce les privilèges fiscaux des plus riches,
    Par le bouclier fiscal à 50%
    Par la réforme des droits de succession

De l’autre côté on s’en prend aux plus démunis
    Par la franchise médicale
    Par le déremboursement des médicaments
    Par la TVA sociale

Cette politique est d’une brutalité et d’une injustice caricaturales.
Ce qui est annoncé, et mis en place, c’est le cadeau de milliards d’euros supplémentaires aux bénéficiaires des plus hauts revenus
Et c’est, dans le même temps, une pression financière supplémentaire sur les ménages aux revenus les plus modestes.
J’ajoute, et ce n’est pas neutre, que les cadeaux fiscaux consentis aux uns devront, mécaniquement, être payés par les autres.

Notre société est déjà injuste.
Les inégalités se sont aggravées au cours des dernières décennies.
Et nous autres socialistes n’avons sans doute pas été assez vigilants lorsque nous étions en responsabilité gouvernementale.
Mais avec SARKOZY, ce qui est en marche c’est une véritable machine à creuser les inégalités.

POLITIQUE INEFFICACE

Politique injuste, mais aussi politique inefficace. Trois exemples :

1 - Ainsi, la récupération de 20% des intérêts d’emprunts immobiliers aura pour premier effet, selon les professionnels, de relancer la flambée des prix et la spéculation.
Elle ne répond en rien à la demande massive de logement des jeunes et des familles à faibles revenus.
Elle ne répond en rien à la crise du logement dont souffre le pays et qui génère les tensions sociales les plus lourdes.
C’est le premier exemple d’inefficacité.

2 - Second exemple. La détaxation des heures supplémentaires.
Il faut, là aussi, être clair.
C’est d’abord une machine de guerre contre le code du travail, contre l’emploi, contre le financement des régimes sociaux.
Cette mesure, contrairement aux annonces, n’aura aucun effet positif sur l’emploi.  Un chef d’entreprise choisira forcément les heures détaxées au détriment de la création d’emplois. Cette mesure va casser des emplois au lieu d’en créer.
Ajoutons que les salariés qui bénéficieront des heures supplémentaires détaxées amputeront leur retraite et l’ensemble de leurs droits sociaux
Enfin, pour couronner le tout, le dégrèvement augmentera le déficit des dispositifs sociaux.

3 - Troisième exemple d’inefficacité : l’aggravation de la dette publique.
La réduction de cette dette publique, abyssale, en effet, avait été quelques temps présentée comme prioritaire.
En réalité, l’ensemble des cadeaux fiscaux annoncés qui se chiffre en plusieurs dizaines de milliards d’euros, va aggraver la dette publique et le déficit des comptes sociaux.
Or, nous savons tous que la France vit aujourd’hui à crédit, que le remboursement de la dette est le premier poste du budget de l’Etat, et que nous avons l’obligation morale de ne pas laisser à nos enfants et petits enfants la charge de notre confort actuel.
Ajoutons que ces cadeaux fiscaux sont d’autant plus inefficaces que les émigrés fiscaux, ceux qui comme Johnny, naviguent entre Bruxelles, la Suisse et Monaco, confirment tous leur volonté de préserver leur exil doré. L’amour de la France sarkozienne, pour les grosses fortunes, a tout de même des limites…

POLITIQUE DANGEREUSE

Injuste et inefficace, la politique de Sarkozy est aussi dangereuse.

Elle est d’abord dangereuse par la concentration des pouvoirs entre les mains du nouveau président et de ses amis.
    FILLON n’est qu’un premier ministre de façade, la réalité du pouvoir est passée de Matignon à l’Elysée
    L’UMP est tenue en laisse par son ancien chef, qui en a supprimé la présidence et placé à sa tête son dévoué DEVEDJAN
    Et maintenant, l’équipe de SARKO affiche clairement son intention de dominer le Parlement aussi complètement que possible.

A ce danger politique s’ajoute le danger en matière de cohésion sociale.
On retrouve ici la marque de SARKOZY, l’homme au kärcher, l’homme qui a mis le feu aux banlieues.
La confusion moralement insoutenable entre immigration et identité nationale réunies au sein du Ministère confié à HORTEFEU porte, en germe, les dérives les plus graves.
L’annonce  d’objectifs chiffrés imposés aux forces de l’ordre pour multiplier les contrôles et les arrestations va marginaliser les communautés et les personnes en voie d’intégration, radicaliser les oppositions, dégrader encore plus les relations entre la population et sa police.
Le rapport, récemment et tardivement publié sur les relations entre la police et les habitants de la Seine Saint-Denis prouve que cette politique, conduite par l’ancien Ministre de l’Intérieur, est à la fois inefficace et dangereuse.
C’est pourtant cette politique, théorisée et systématisée par SARKOZY pour capter l’électorat d’extrême droite qui va maintenant se généraliser en prenant les risques les plus grands pour la cohésion nationale.

TROISIEME RAISON : l’ENJEU de la GAUCHE, l’AVENIR

Cette bataille législative est donc, dans ces circonstances, une bataille de Résistance.
Mais c’est aussi la 1ère étape de la reconquête pour la gauche.
Vous me permettrez quelques réflexions :

1 – La gauche est aujourd’hui, de fait, dans une situation de faiblesse historique.
Nous sommes satisfaits des 47 % de Ségolène ROYAL au 2nd tour, mais nous ne pouvons ignorer que le total de la gauche, au premier tour, culminait à 37 %, c’est-à-dire d’un des plus mauvais résultats de ces dernières décennies.

Ce désastre global de la gauche est certes lié à l’effondrement de l’extrême gauche et de la gauche alternative.
Mais cela nous place, nous autres socialistes, dans une situation de responsabilité particulière.

2 – Seconde observation. Après sa déroute de 1958, la gauche a su construire, avec François MITTERRAND, un projet, une stratégie qui lui ont permis la victoire du 10 mai 81, après 23 ans   d’« exil ».
Le dispositif qui a permis cette victoire a été mis au point dans les années 60 et 70. Il a été finalisé par Epinay en 1971.
C’était il y a plus de 30 ans !

Depuis, le monde, la science, l’économie, la société ont changé. Il est donc naturel de redéfinir un « nouveau logiciel » pour la gauche.
Dans quel esprit, selon quelle méthode ?

Vous me permettrez d’exprimer quelques pistes de réflexion.

1 – Cette refondation de la gauche, donc du PS, est non seulement nécessaire : indispensable
Si nous ne l’engageons pas, les échecs se succèderont, les rivalités de personnes nous affaibliront. Nous n’aurons aucune perspective sérieuse de victoire.

2 – Mais cette refondation ne peut être un simple ravalement de la façade. Il faut maintenant aller au fond des choses.
Il faut donc analyser avec lucidité le monde tel qu’il est, tel qu’il sera.
Il faut confronter cette réalité aux valeurs permanentes de la gauche ?
Il faut imaginer un projet de société qui ne puisse être confondu avec le projet libéral.
« Partir du réel pour aller vers l’idéal » selon la formule de Jaurès.

3 – Comment engager cette refondation nécessaire ?
    - certainement pas dans la précipitation. Il faudra du temps.
    - certainement pas avec des arrières pensées de places et de pouvoir interne, dérisoires face à nos responsabilités.
    - certainement pas dans la division : nous sommes tous responsables de la situation actuelle.
    - certainement pas dans la confusion idéologique en proposant des alliances de circonstance sans contenu politique.

Cette refondation, qui est le grand chantier des prochains mois et des prochaines années, passe par des étapes indispensables :

D’abord, analyser lucidement la réalité des élections depuis 2001 et la réalité de la situation politique actuelle, sans chercher à enjoliver cette réalité.
En second lieu, faire une lecture rigoureuse, scientifique, politique du monde actuel, façonné par le capitalisme financier mondialisé.
En troisième lieu, plonger dans les fondamentaux historiques et philosophiques de la gauche, redéfinir nos valeurs pour retrouver nos repères.
Pour éviter de nouveaux dérapages.

Ensuite, travailler sur les grands dossiers, ceux qui conditionnent l’avenir de nos sociétés
l’environnement et l’énergie,
les mutations démographiques de la planète et de nos vieux pays
les mécanismes nouveaux d’une économie mondialisée, obéissant au dogme libéral
les solidarités nouvelles à construire entre les individus et les nations face à l’individualisme
les conditions nouvelles d’accès au savoir
les formes nouvelles de démocratie à imaginer
l’articulation entre les sociétés et la science qui prépare notre avenir.

Lorsque nous serons au clair sur ces questions qui sont, en effet, incontournables, alors nous pourrons aborder le domaine plus étroitement politique des moyens

Quelles bases sociales pour cette nouvelle orientation ?
Quelles organisations de parti ?
Quelles alliances ?

Lorsque nous aurons clarifié nos positions, alors il sera temps de poser la question du pouvoir et du leader, car nous aurons besoin de tous

La tâche qui attend la gauche est donc considérable.
Nous l’accomplirons facilement si nous sortons consolidés de la bataille législative.

EN CONCLUSION

J’ai tenté, en quelques dizaines de minutes, d’apporter ma contribution à notre réflexion d’hommes et de femmes de gauche à quelques jours des législatives.
Je le répète. Nous avons au moins trois bonnes raisons de nous battre

D’abord, pour consolider le fonctionnement démocratique de la République par l’élection d’une opposition représentative
Ensuite, pour mieux combattre une politique libérale injuste, inefficace et dangereuse
Enfin, pour préparer la refondation de la gauche, préalable nécessaire à nos futures victoires.

J’ajouterai une quatrième et forte raison : vous avez la chance de pouvoir élire à l’Assemblée Nationale une femme de qualité. Profitez en !!
Votez donc, massivement pour Geneviève GAILLARD
Bon courage à toutes et à tous.
La Gauche est encore debout !!

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Claude Saunier
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